17 Mars 2017
Aujourd'hui je vous présente les îles du Salut. Nous avons fait que l'ile Royal.
A une grosse heure de bateau de Kourou, cet endroit aujourd'hui paradisiaque, fut un véritable enfer pour des milliers de bagnards qui y ont séjourné entre 1852 et 1954, date de fermeture définitive du bagne en Guyane.
Environ 60 000 hommes et femmes ont en effet traversé l'océan à fonds de cales, pour arriver à St Laurent du Maroni et être dispersés dans les divers bagnes de Guyane.
Lorsqu'on aborde à l'île Royale, on a du mal à imaginer comment vivaient les quelques 20 à 30 000 bagnards qui y sont restés et pour la très grande majorité, y sont morts ! Impossible de s'évader (ou presque), les requins étaient très nombreux à l'époque. Les morts étaient d'ailleurs jetés en pâture aux requins qui rappliquaient au son de la cloche annonçant le festin...
Les vestiges, aujourd'hui entretenus, sont le pénitencier, la chapelle, l'hôpital et quelques bâtiments en ruine. Avec un peu de chance, vous retrouverez peut-être ce dessin de bagnard sur un des murs de l'hôpital de l'île Royale.
Tous les bagnards arrivaient sur l'île Royale en attendant d'être affectés sur une des trois îles en fonctions de leurs positions :
Les "Politiques" sur l'île du Diable
Réservée uniquement au capitaine Dreyfus (il y resta seul durant 5 ans !), condamné en 1895 pour haute trahison, il se consacra à la méditation sur l'unique banc à sa disposition. Reclus dans une case isolé de la mer par une palissade qu'il n'avait pas le droit de franchir, mis aux fers toutes les nuits et maintenu dans un silence absolu (l'approvisionnement en nourriture lui parvenait de l'île Royale par un câble tendu au dessus des vagues), il en ressorti totalement brisé au bout de 5 longues années.
Il obtenu sa grâce et sa réhabilitation à la suite d'une campagne d'opinion menée par Émile ZOLA, auteur de la fameuse lettre ouverte "J'accuse", parue dans le journal l'Aurore.
Aujourd'hui, très difficile d'accès, l'île du Diable est certainement celle qui reste la plus proche de la légende du bagne aux îles du salut.
Les "Réclusionnaires" sur l'île St Joseph
Un séjour dans le "bagne du bagne" était redoutable et plus que redouté ! La détention pouvait aller de quelques mois à cinq ans, dans des cachots de deux mètres carrés, avec des rations réduites et l'interdiction absolue de communiquer.
La lumière du soleil n'entrait jamais dans les cellules creusées dans la terre et les maladies emportaient souvent les plus faibles.
L'île St Joseph est aujourd'hui célèbre grâce à Henri Charrière plus connu sous le nom de "Papillon". A ce propos, ne cherchez pas la falaise de 20 mètres de haut, elle n'a existé qu'au cinéma ! C'est en restant au milieu des vestiges de St Joseph, que l'on comprend pourquoi ce fut l'enfer !
Indescriptible, il faut y aller pour ressentir le poids du passé...
D'autres bagnards moins célèbre ont marqué l'histoire du bagne en Guyane. Pour ma part, je préfère un certain Achille Beulaygue, qui bien que repris 19 fois, tenta une vingtième fois la "belle", la bonne !
Les îles du salut sont maintenant un véritable petit paradis sur terre ! Un conseil, restez une nuit à l'hôtel de l'île ou posez votre hamac sur St Joseph à côté de la petite plage de coquillages pour profiter pleinement de la douceur de vivre de cette endroit vraiment pas comme les autres...
Vous pourrez aussi dormir dans l'auberge sur l'île Royal ainsi que vous restaurez dans se cadre paradisiaque. IL y a même une boutique de souvenir. Pas de moustiques, une eau claire et chaude, des palmiers fantastiques, une douceur de vivre exceptionnelle.